Virtuoso


Qu’est-ce qu’un virtuose ? Un prodige dont le don surhumain vient peut-être du diable lui-même, ou celui qui, passé maître dans son art, cherche la perfection dans chaque note ? Entend-on la virtuosité comme excellence ou comme démonstration ? 

Depuis des siècles, les musiciens veulent impressionner leur public, mais parfois la quête subtile du sublime est une voie plus exigeante vers la perfection. N’est-ce pas plus difficile de bien interpréter Mozart que d’affronter les études les plus redoutables ? Dans une ballade de Chopin, la coda infernale n’est-elle pas plus évidente à aborder que l’introduction poétique ?

Alors qu’elle joue désormais le superbe violon qui appartint au fameux rival de Paganini, Pietro Rovelli, Liya Petrova s’interroge sur cette ambivalence avec ses fidèles compagnons de la Musikfest parisienne : à travers un répertoire d’une infinie richesse, ils interrogent ce qui fait la virtuosité et dévoilent ses multiples visages, de la simplicité trompeuse d’une mélodie de Schubert à la pluie de notes d’un caprice d’Ysaÿe, jouant et déjouant tous les préjugés.